Le récent pipeline reliant le Niger au Bénin, une infrastructure vitale pour l’exportation du pétrole nigérien, fait face à un obstacle majeur après que le Bénin a interdit le chargement du pétrole nigérien sur des navires à la station terminale de Sémé Kraté. Cette décision, prise peu après l’inauguration du pipeline le 22 avril dernier, a été un choc pour les deux nations, qui voyaient dans ce projet un vecteur de développement économique mutuel.
Selon David Morgan, analyste politique béninois, la décision du Bénin pourrait être une mesure de réciprocité en réponse à la fermeture des frontières par le Niger, bien que cette action ne favorise pas les relations de bon voisinage ni ne réponde aux normes du droit international concernant l’accès à la mer pour les États enclavés.
Régis Hounkpè, analyste géopolitique, exprime son espoir de voir les deux pays revenir à des relations plus cordiales et rétablir le dialogue pour surmonter cette impasse. Il souligne l’importance stratégique, économique et diplomatique de maintenir des relations positives, en particulier en ce qui concerne des projets d’envergure comme celui-ci.
Ce blocage est particulièrement préjudiciable pour le Niger, qui comptait sur les revenus du pétrole pour stimuler son économie. Raoul Hounsounou, spécialiste des questions économiques, met en évidence l’impact financier dramatique de cette décision, avec une perte potentielle de 4,2 milliards de francs CFA par jour, ce qui inclut une perte de 0,8 dollar par baril pour le Bénin.
Ce conflit met en lumière la fragilité des accords régionaux et la nécessité d’une coopération renforcée pour assurer la stabilité économique et politique entre les pays voisins.