La Mauritanie a récemment mené avec succès sa première expérience de culture de blé à grande échelle dans la commune de Rosso, région du Trarza. Ce projet, réalisé en partenariat entre le secteur public et deux entreprises privées, a permis de cultiver 200 hectares de blé, obtenant des rendements de 4 à 5 tonnes par hectare.
Isselmou Ould Sid El Moktar, délégué régional du ministère de l’Agriculture dans le Trarza, a souligné le potentiel de cette initiative pour réduire la dépendance du pays aux importations de blé. Cette avancée est particulièrement significative dans le contexte de l’expiration de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui a augmenté la nécessité de développer une production locale robuste.
L’État mauritanien a fortement soutenu ce projet, fournissant des aides telles que l’engrais, l’électrification des zones de production, et des mesures pour le désenclavement de la zone. Isselmou Ould Mohamed Taleb, économiste et statisticien, a exprimé son optimisme quant à la viabilité de cette nouvelle culture, tout en soulignant les défis liés à la rentabilité comparée à celle du riz, culture traditionnellement subventionnée en Mauritanie.
Avec cette initiative, la Mauritanie espère réduire sa dépendance vis-à-vis des importations de blé, qui s’élevaient à plus de 75 000 tonnes pour une valeur de 322 millions de dollars en 2022, selon les données de la FAO. La réussite de ce projet pourrait marquer un tournant stratégique dans l’approvisionnement alimentaire du pays et sa résilience économique.