Le secteur des taxis compteurs à Abidjan fait face à une concurrence accrue depuis l’introduction en 2020 d’un nouveau mode de transport de luxe, causant une perte substantielle de part de marché pour les chauffeurs traditionnels. Lors d’une conférence de presse tenue samedi dernier, Bakayoko Mamadou, président de l’Association des chauffeurs et conducteurs de taxis compteurs (Atct), a exprimé son mécontentement face à l’inaction gouvernementale concernant l’application d’un décret présidentiel visant à régulariser la situation.
Ce décret, signé en 2021 par le président Alassane Ouattara, avait pour but de réguler tous les opérateurs de transport urbain, mais semble ne pas être appliqué de manière efficace. « Cela nous parait absurde de constater la non-application du décret du président. C’est grave et gravissime », a déclaré Bakayoko Mamadou. Depuis l’apparition de ce nouveau mode de transport, les taxis compteurs ont vu leur nombre diminuer, passant de près de 23 000 en 2021 à moins de 20 000 aujourd’hui, soit une baisse de 40 % de leur part de marché.
Le président de l’Atct a également soulevé des préoccupations concernant la sécurité des passagers, notant que ces nouveaux véhicules opèrent souvent sans les assurances adéquates en cas d’accident. Il a mis en garde contre une possible disparition des taxis compteurs si des mesures ne sont pas prises pour protéger et soutenir le secteur.