La crise énergétique que traverse le Mali continue de se faire ressentir à travers tout le pays, frappant durement les secteurs vitaux et plongeant les habitants dans une précarité croissante. Les délestages électriques, parfois de plusieurs jours, frappent également de plein fouet le monde de l’art et de la culture, secteur souvent oublié dans les discours sur les infrastructures critiques.
Le prestigieux centre culturel BlonBa, situé à Bamako dans le quartier de Baco-Djicoroni, a récemment annoncé sa fermeture en raison de l’instabilité de l’approvisionnement électrique. Fondé en 2007 par le cinéaste Alioune Ifra Ndiaye, ce lieu a été un carrefour d’expression artistique majeur, accueillant musiciens, danseurs, et acteurs. Cependant, les coupures fréquentes ont rendu l’utilisation de leur générateur électrique insoutenable, qui a finalement pris feu après une utilisation prolongée au-delà de ses capacités.
Ces interruptions d’électricité, en plus de mettre en péril la viabilité économique des entreprises, mettent également en danger des pratiques culturelles importantes. Kalil Touré, propriétaire d’un studio d’enregistrement local, témoigne de la difficulté de maintenir ses activités. Sans électricité, les enregistrements sont retardés ou annulés, et même des activités aussi essentielles que la réparation d’instruments musicaux sont bloquées.
Ce contexte a des répercussions profondes sur le secteur culturel déjà fragilisé par les tensions politiques et le retrait de financements cruciaux. La culture, pilier de l’identité malienne, se trouve à la merci d’une infrastructure défaillante.