Les tensions entre le Bénin et le Niger continuent de s’intensifier suite au coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger le 26 juillet 2023. Face à cette situation, la réaction au Bénin varie grandement au sein de la classe politique.
La crise a récemment escaladé avec la décision du Niger de maintenir la fermeture de sa frontière avec le Bénin, à laquelle le président béninois Patrice Talon a répondu en interdisant le passage des tankers nigériens destinés à charger du pétrole dans les eaux béninoises depuis le 6 mai. Cette mesure a suscité des réactions partagées parmi les leaders politiques béninois.
Candide Azanaï, président du parti Restaurer l’espoir, insiste sur l’importance de respecter les principes de non-ingérence et de non-intervention en matière de relations internationales. De son côté, Nicéphore Soglo, ancien président du Bénin, conseille prudence et diplomatie en affaires, soulignant l’importance de maintenir de bonnes relations commerciales même en période de tensions.
Le parti des Démocrates critique la gestion de la crise par le président Talon, la qualifiant de conflictuelle. En réponse, le groupe parlementaire de la majorité UPR défend l’action du gouvernement, questionnant la pertinence de soutenir un coup d’État. Un autre groupe de députés pro-Talon exprime sa déception face à l’échec des tentatives de conciliation du Bénin.
En dépit de ces divergences, un consensus émerge sur la nécessité du dialogue. Nicéphore Soglo propose une médiation internationale, évoquant la possibilité de recourir à un forum d’anciens chefs d’État, incluant l’ex-président nigérian Obasanjo, pour faciliter les discussions.