Afrique de l’Ouest : le FMI plaide pour une diversification de l’économie

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Alors que les projets pétroliers, gaziers et miniers se multiplient en Afrique, notamment au Niger, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, les États anticipent des croissances significatives pour leurs économies. Cependant, le Fonds Monétaire International (FMI) prévient que ces projets ne suffiront pas à eux seuls à impulser un véritable développement. Luc Eyraud, directeur des études régionales du FMI pour l’Afrique subsaharienne, souligne l’importance de la diversification économique pour rattraper le retard sur les pays riches.

Malgré l’essor des projets basés sur l’exploitation des ressources naturelles, les analyses montrent que les pays s’appuyant uniquement sur cette manne créent moins de richesse à moyen terme que ceux présentant une économie diversifiée. « Les pays dont la croissance est principalement basée sur les ressources naturelles, ont une croissance du revenu par tête entre 0 et 1% à moyen terme, alors que les pays ayant une économie diversifiée ont une croissance par tête entre 3 et 4% à moyen terme », indique Luc Eyraud.

Cette question est cruciale dans un contexte où la croissance de nombreux pays africains en 2024 est portée par les perspectives des nouveaux projets annoncés dans le secteur des hydrocarbures. Par exemple, au Sénégal et au Niger, les nouvelles exploitations pétrolières suscitent l’espoir de retombées financières rapides. Au Niger, les nouvelles autorités ont même obtenu une avance de 400 millions de dollars pour leur pétrole transitant par le Bénin, bien que ce pipeline soit actuellement bloqué en raison de tensions politiques.

L’indice mondial de diversification économique révèle que les pays d’Afrique subsaharienne affichent les pires performances en matière de diversification. Cependant, des pays comme l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Maroc, Maurice et l’Égypte se distinguent par leurs bonnes performances, tandis que la Namibie, le Sénégal, le Kenya et la Côte d’Ivoire mènent des réformes importantes pour diversifier leurs économies.

Le FMI souligne que les économies peu diversifiées croissent deux fois moins vite que celles diversifiées. Les facteurs de croissance en Afrique subsaharienne incluent la détente des taux d’intérêt mondiaux et le renforcement de la croissance dans des zones partenaires commerciales comme les USA ou la zone euro. Les croissances les plus rapides sont observées au Niger et au Sénégal, dues principalement aux projets gaziers et pétroliers.

Cependant, les risques menaçant la croissance sont nombreux, notamment les effets du changement climatique et les incertitudes politiques liées aux nombreuses élections nationales prévues en 2024. Le Nigeria, par exemple, a perdu sa position de première économie africaine au profit de l’Afrique du Sud en raison de la dépréciation du taux de change du Naira.

Pour un développement durable, le FMI recommande fortement la diversification économique. Les pays dont la production est diversifiée, comme la Côte d’Ivoire, croissent plus rapidement et peuvent espérer rattraper leur retard sur les économies plus développées.

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