Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a exprimé son mécontentement face à l’insuffisante exploitation de la filière anacarde au Sénégal, principalement due à l’exportation des noix de cajou à l’état brut. Cette déclaration a été faite jeudi à Ziguinchor, lors d’un comité régional de développement (CRD) consacré à la campagne de commercialisation de l’anacarde pour 2024.
« En raison de l’exportation à l’état brut, la filière anacarde est malheureusement sous-exploitée, » a-t-il déploré. Le ministre a rappelé que l’État du Sénégal avait pris une mesure interdisant l’exportation de cajou par voie terrestre en juillet 2017, pour encourager la transformation locale des noix de cajou.
Serigne Guèye Diop a salué cette initiative, qui a permis au Sénégal de devenir un exportateur reconnu de noix de cajou brutes. Cependant, il a souligné que la transformation locale reste marginale, représentant moins de 3 % de la production nationale.
Pour remédier à cette situation, l’État a lancé deux projets majeurs : le Projet de l’agropole sud et le Projet d’appui à la compétitivité de l’anacarde sénégalaise (PACAS). Ces initiatives visent à renforcer la valorisation industrielle de l’anacarde. Le PACAS, par exemple, a fourni des équipements modernes aux acteurs de la filière, dont deux lignes de transformation d’anacarde d’une capacité de 500 kg d’amandes par jour, actuellement en cours d’installation à Simbandi Balante et Ziguinchor.
Le ministre a également annoncé l’installation de quatre autres lignes de transformation avant la fin de l’année 2024. Il a noté l’importance croissante de la filière anacarde pour l’économie de la Casamance, qui produit plus de 95 % de l’anacarde nationale.
Depuis 2018, les exportations d’anacarde ont connu une augmentation spectaculaire, passant de 31 871 tonnes à 148 443 tonnes en 2023, soit une hausse de 366 %. La filière a également permis la création de milliers d’emplois et généré des revenus importants pour les jeunes et les femmes de la région.
Malgré ces progrès, le ministre a reconnu que des défis subsistent, notamment le développement de la transformation semi-industrielle et industrielle de l’anacarde. Il a conclu en soulignant que le pôle de la région naturelle de la Casamance centralisera des unités de transformation pour divers produits, incluant la mangue et la noix d’anacarde, afin de créer davantage de valeur ajoutée et d’emplois durables pour les jeunes et les femmes du pays.