La consommation de tabac au Sénégal représente un coût social annuel de 122 milliards de francs CFA, dont 74 milliards de coûts de santé. Malgré une législation anti-tabac mise en place en 2014, la consommation reste élevée et les recettes fiscales issues des produits du tabac, estimées à 24 milliards de francs CFA par an, ne compensent pas les dépenses de santé liées au tabagisme. Les acteurs de la société civile plaident pour une augmentation de la fiscalité sur le tabac afin de réduire ce fardeau économique.
Depuis l’adoption de la loi anti-tabac, les mesures incluent l’interdiction de fumer dans les lieux publics, la vente de tabac aux mineurs et la publicité pour le tabac. Cependant, la vente de cigarettes à l’unité et d’autres produits dérivés comme la chicha contournent souvent la réglementation. Les avertissements sanitaires couvrent 70% des paquets de tabac, mais les violations de la loi sont courantes.
La Ligue sénégalaise contre le tabac et le Cicodev Afrique militent pour une augmentation de la fiscalité sur le tabac, visant à réduire la prévalence tabagique et à financer un fonds de lutte contre le tabagisme. Le ministère de la Santé consacre actuellement seulement 25 millions de francs CFA par an à cette lutte, une somme jugée insuffisante par les acteurs de la santé publique. Le docteur Abdoul Aziz Kassé appelle également à une interdiction de la chicha, soulignant ses dangers comparables à ceux des cigarettes traditionnelles.
Pour mieux lutter contre le tabagisme, la création d’une taxe parafiscale dédiée au financement de la santé publique est proposée. Cette initiative vise à renforcer les moyens alloués à la lutte contre le tabagisme et les maladies non transmissibles.