Le Sénégal, l’un des principaux fournisseurs de mangues de l’UEMOA aux côtés de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Burkina Faso, fait face à une baisse significative de ses exportations de mangues depuis 2021. Cette tendance suscite des inquiétudes croissantes parmi les acteurs de la filière.
Selon les données officielles, les exportations de mangues du Sénégal se sont élevées à 12 000 tonnes au cours de la campagne 2023, marquant une diminution de 25 % par rapport aux 16 000 tonnes expédiées en 2022. Cette contreperformance fait suite à un record de 24 581 tonnes de mangues expédiées en 2021.
Aminata Diouf, directrice générale du Domaine agricole de Nema, a attribué cette baisse aux conditions climatiques défavorables qui ont affecté la production et la qualité des fruits. En outre, l’imposition d’une taxe de 15 francs CFA par kilogramme de mangues en 2023 a également contribué à cette situation. De cette taxe, 10 francs CFA sont supportés par les exportateurs et le reste par les producteurs, ce qui a incité certains producteurs à privilégier le marché local au détriment des exportations.
Mme Diouf a déclaré : « Cette taxe a limité les exportations de la mangue sénégalaise en 2023 sur le marché mondial en poussant certains producteurs à ne pas vendre leurs mangues aux exportateurs, mais à les vendre sur le marché local. »
L’Union européenne reste la principale destination pour les mangues sénégalaises. Toutefois, la concurrence est intense sur ce marché en raison de la forte présence de fournisseurs sud-américains comme le Brésil et le Pérou.
La situation actuelle appelle à une réflexion sur les stratégies à adopter pour relancer la filière des mangues au Sénégal. Les acteurs du secteur doivent trouver des solutions pour améliorer les conditions de production et surmonter les obstacles liés à la taxation afin de retrouver une dynamique d’exportation positive.
