Les travailleurs nigérians ont déclenché une grève générale ce lundi 3 juin 2024, en réponse à l’augmentation des tarifs de l’électricité et à l’absence d’un nouvel accord sur le salaire minimum avec le gouvernement. Initiée par le Congrès du travail du Nigeria (NLC) et le Congrès des syndicats (TUC), cette grève entraîne une paralysie de plusieurs secteurs clés de l’économie, tels que l’éducation, la santé, et l’électricité, perturbant également les aéroports et les services publics dans plusieurs États, dont Lagos, Edo, Imo et Cross River.
Contexte de la Grève
Face à la détérioration des conditions de vie, les syndicats avaient menacé d’entamer une grève générale illimitée si le gouvernement ne validait pas un nouveau salaire minimum de 615 000 nairas (430 dollars) avant la fin mai 2024. Cette menace est devenue réalité, la grève ayant été annoncée le 2 mai dernier, après que le gouvernement ait décidé d’augmenter le salaire minimum de 25% à 35% à partir du 1er janvier 2025. Les syndicats jugent cette augmentation insuffisante et réclament un salaire minimum de 615 000 nairas pour faire face à la hausse du coût de la vie.
Conditions de Vie et Inflation
Les conditions de vie des ménages nigérians se sont dégradées ces dernières années, notamment en raison des réformes politiques mises en œuvre par le président Bola Tinubu. Les prix des denrées alimentaires, du logement, de l’eau, de l’électricité, du gaz et d’autres combustibles ont connu une augmentation constante. En avril 2024, l’inflation globale annuelle a atteint 33,69%, contre 22,22% en avril 2023, selon les données du Bureau nigérian des statistiques (NBS).
Répercussions de la Grève
La grève entraîne des perturbations majeures dans le pays, affectant non seulement les services publics et les infrastructures critiques mais également l’économie dans son ensemble. Les citoyens ressentent déjà les effets de cette paralysie, et la situation pourrait s’aggraver si aucun accord n’est trouvé rapidement entre le gouvernement et les syndicats.
Historique des Grèves sous la Présidence de Tinubu
Il s’agit de la quatrième grève nationale depuis que Bola Tinubu est devenu président de la République l’année dernière. Les précédentes grèves avaient également été motivées par des revendications salariales et des contestations des politiques économiques du gouvernement. La persistance des grèves nationales souligne les tensions sociales et économiques qui continuent de marquer le Nigeria sous la présidence de Tinubu.
La grève générale au Nigeria reflète le mécontentement croissant des travailleurs face à la hausse du coût de la vie et à l’absence d’accord sur un nouveau salaire minimum. Les syndicats, déterminés à obtenir une augmentation significative du salaire minimum, maintiennent la pression sur le gouvernement. La situation reste tendue, et les négociations à venir seront cruciales pour résoudre cette crise sociale et économique.