Le groupe français Orano a annoncé, mercredi 12 juin, le lancement de travaux préparatoires sur le gisement d’Imouraren, au sud d’Arlit, au Niger. Ce projet, considéré comme l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, était gelé depuis près de dix ans. La reprise des activités intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les autorités de Niamey et les opérateurs miniers occidentaux.
Réouverture des Infrastructures
Selon Orano, actionnaire principal d’Imouraren SA, les infrastructures du site ont été rouvertes pour accueillir les équipes de construction et avancer les travaux. « Imouraren SA a franchi un nouveau jalon dans la mise en exploitation du gisement », a déclaré le groupe, spécialisé dans l’uranium.
Contexte Économique et Historique
Le projet d’Imouraren devait initialement démarrer en 2015. Cependant, la catastrophe de Fukushima en 2011 avait fait chuter les prix mondiaux de l’uranium, entraînant la suspension du projet. Aujourd’hui, les conditions du marché se sont améliorées, avec une hausse des prix du combustible nucléaire, permettant de relancer la mise en exploitation.
Pressions des Autorités de Niamey
L’annonce d’Orano survient alors que les autorités nigériennes intensifient la pression sur les opérateurs miniers occidentaux, menaçant de faire appel à la concurrence russe ou iranienne. La junte nigérienne a notamment fixé un ultimatum au Canadien Goviex, exigeant le démarrage de l’exploitation de l’uranium à Madaouela avant le 3 juillet. Selon une source locale, Orano aurait reçu une menace similaire concernant Imouraren, avec une date butoir fixée au 19 juin 2024.
Un Pas Vers l’Exploitation Effective
La reprise des travaux à Imouraren marque une étape importante vers l’exploitation effective de ce gigantesque gisement d’uranium. Le développement de cette mine pourrait avoir des répercussions significatives sur l’économie locale et sur la position du Niger sur le marché mondial de l’uranium.