Le Sénégal est désormais un pays producteur de pétrole avec le premier baril tiré le mardi 11 juin 2024 à Sangomar. Cet événement marque une étape importante pour le pays, mais suscite également des appels à la transparence et à une gouvernance rigoureuse des ressources naturelles. L’ONG LEGS-Africa a exprimé ses attentes envers le gouvernement pour une gestion transparente et inclusive du secteur pétrolier.
La compagnie Woodside, opérateur principal avec une participation de 82 %, aux côtés de Petrosen représentant l’État sénégalais avec 18 %, a confirmé le début de la production. LEGS-Africa demande au gouvernement de fournir des informations précises sur la quantité de production journalière, les coûts de production, et les mesures de contrôle mises en place pour assurer une gestion efficace et responsable des ressources.
Elimane H. Kane, président de LEGS-Africa, a souligné l’importance d’informer les citoyens sur la stratégie nationale pour l’utilisation de la part de production nationale. Il a également mis en avant la nécessité de détailler les conditions de raffinage, de stockage et de transport du pétrole, ainsi que les dispositifs sécuritaires et les mesures de gestion des risques environnementaux et sociaux.
LEGS-Africa appelle également à une réforme institutionnelle immédiate pour créer un Conseil Supérieur d’Orientation et de Veille sur l’Intérêt National dans l’exploitation des hydrocarbures, en remplacement du Conseil d’Orientation Stratégique existant depuis octobre 2016. L’objectif est d’assurer une gouvernance démocratique et inclusive, impliquant les organisations de la société civile, les communautés riveraines, les opérateurs économiques et sociaux, ainsi que les collectivités territoriales, aux côtés du gouvernement et des institutions républicaines.
Selon les termes du contrat de partage de production et la décision finale d’investissement signée en janvier 2020, les coûts de production estimés entre 4,9 et 5,2 milliards USD par l’opérateur Woodside auront un impact significatif sur la part de production et les revenus directs attendus par le peuple sénégalais.
Elimane Kane a déclaré : « L’implication des organisations de la société civile, des communautés riveraines, des opérateurs et d’autres acteurs économiques et sociaux, à côté du gouvernement, du parlement et d’autres institutions républicaines, ainsi que les collectivités territoriales, permettra une gouvernance efficace des ressources et la prise en charge effective des attentes et droits des citoyens et communautés ».