Pour les habitants des îles du Saloum qui ont toujours connu la mer comme leur environnement naturel, la présence d’une compagnie pétrolière suscite des inquiétudes quant à l’avenir de leurs communautés. Parmi ces îles, Niodior et Dionewar, véritables joyaux paradisiaques, sont également préoccupées par les conséquences potentielles de l’exploitation du pétrole, en particulier du gisement de Sangomar Offshore, initialement prévue en fin d’année 2023 mais repoussée jusqu’en juin 2024.
Pour atteindre ces îles, il faut emprunter les « courriers », des pirogues dont les départs sont fixés selon les « horaires » de la mer. L’accès à Dionewar est relativement plus facile que celui de Niodior en raison de la présence de campements hôteliers dans la première. Les îles du Saloum souffrent de leur enclavement, mais malgré les difficultés logistiques, les insulaires ont su préserver leur solidarité et leur entraide, des valeurs chères à leur communauté.
Les « Ñominkas », nommés ainsi en raison de leur proximité avec l’océan, sont principalement des pêcheurs et des femmes transformatrices de produits halieutiques. Cependant, avec la découverte du pétrole, l’avenir de leur activité semble incertain, surtout en raison des limites en mer qui pourraient être imposées par les exploitants. Les femmes transformatrices redoutent particulièrement les marées noires et les conséquences néfastes que l’exploitation pétrolière pourrait engendrer sur leur mode de vie et leur économie locale.
Niodior, bénéficiant d’un centre de transformation moderne financé par des partenaires, offre un cadre idéal pour la revalorisation des produits halieutiques de manière moderne. Cependant, les femmes redoutent que l’exploitation du pétrole puisse compromettre leur activité et les ressources disponibles en mer. Elles expriment leur préoccupation quant à l’absence de communication directe avec l’entreprise pétrolière, Woodside, qui prévoit d’exploiter les gisements de Sangomar.
De son côté, Dionewar, confrontée à l’avancée de la mer et aux effets des changements climatiques, lutte pour sa survie. La solidarité et l’entraide entre les insulaires sont des valeurs qui les unissent et leur permettent de faire face aux difficultés.
L’exploitation pétrolière dans la région suscite également des inquiétudes quant à son impact sur l’environnement, en particulier sur l’Aire marine protégée de Sangomar, gérée par les communautés locales sous la direction de la Direction des Aires marines protégées (DACMP). Des mesures d’accompagnement sont envisagées pour protéger les écosystèmes et les populations, mais les habitants restent prudents quant aux conséquences potentielles de l’exploitation.
Malgré les incertitudes, les insulaires de Niodior et Dionewar gardent le sourire et leur joie de vivre. Leur solidarité et leur sens de l’entraide demeurent leurs principales forces pour affronter l’avenir avec courage. Toutefois, ils espèrent être davantage impliqués dans les discussions et les prises de décision concernant l’exploitation pétrolière pour protéger leurs communautés et leur mode de vie traditionnel.