Depuis le jeudi 20 juillet, de nouvelles taxes sont entrées en vigueur au Burkina Faso, touchant la téléphonie, les télévisions privées et les cessions de terrains hors lotissement. La loi instaurant ces taxes a été adoptée par l’Assemblée nationale le 24 juin et promulguée par le capitaine Ibrahim Traoré le 30 juin dernier.
Selon le ministre de l’Économie, Aboubacar Nacanabo, l’objectif de ces taxes est de maintenir des taux raisonnables afin de ne pas alourdir considérablement les prix des services de téléphonie. Ainsi, le taux a été fixé à 5% pour la téléphonie et à 10% pour les abonnements de télévisions privées. Il s’agit d’une contribution des consommateurs à l’effort pour la défense de la patrie et la reconquête du territoire national.
Cependant, certaines organisations de consommateurs critiquent ces nouvelles taxes, les considérant comme un fardeau supplémentaire pour les ménages déjà fragilisés par d’autres charges. Le président du Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF), Adama Bayala, estime que ces taxes risquent de plonger les consommateurs et les contribuables dans la misère. Il souligne que l’effort pour lutter contre le terrorisme est important, mais il s’interroge sur la durabilité de telles mesures.
Abdoulaye Siry, professeur d’économie à l’université de Ouagadougou, explique que l’instauration de ces taxes ne se limite pas au consommateur, car une partie de la charge pourrait être supportée par les entreprises concernées.
Face à la mécontentement des consommateurs, certaines organisations de défense des consommateurs ont lancé des campagnes de boycott visant à faire pression sur les opérateurs pour obtenir une baisse des prix des services de téléphonie mobile. Elles demeurent déterminées à poursuivre leur action jusqu’à obtenir satisfaction.