Les experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) recommandent que l’Afrique développe des mécanismes réglementaires pour superviser les agences internationales de notation de crédit (ARC) afin d’éviter des évaluations erronées qui découragent les investissements sur le continent. Dans leur rapport conjoint intitulé « African Sovereign Credit Review Mid-Year Outlook », ils soulignent l’importance pour les régulateurs africains de superviser le travail des agences de notation internationales opérant dans leurs juridictions respectives, garantissant ainsi la conduite éthique des affaires et le respect de la loi.
Le rapport indique que malgré des projections économiques positives, les notations de crédit souverain en Afrique se sont détériorées. Le déclassement récent de cinq pays africains par les principales agences de notation a inversé l’optimisme des investisseurs sur les marchés financiers internationaux concernant la reprise économique post-Covid en Afrique. En 2023, Standard & Poor’s, Moody’s Investors Service et le groupe Fitch ont déclassé le Ghana, le Nigeria, le Kenya, l’Égypte et le Maroc, invoquant les besoins croissants de financement gouvernemental et d’autres pressions financières.
Le rapport souligne que les défis liés aux notations de crédit en Afrique incluent des erreurs dans la publication des notations, des analystes situés en dehors du continent pour éviter la conformité réglementaire, des frais et des obligations fiscales. Les experts appellent les agences de notation à reconnaître les faiblesses de leurs structures institutionnelles et à avoir davantage d’analystes en Afrique pour relever les défis découlant des évaluations basées à l’étranger.
Pour améliorer la situation, une réglementation efficace est nécessaire, permettant aux agences de notation de rester indépendantes tout en maintenant l’intégrité et la qualité du processus de notation. Cette approche devrait assurer la responsabilité des avis de notation inexacts émis en Afrique.
En conclusion, il est crucial pour les régulateurs africains de mettre en place des mécanismes de supervision et de réglementation pour garantir des notations de crédit justes et précises, ce qui favorisera les investissements sur le continent et renforcera la stabilité financière régionale.