Des professionnels de la pêche en provenance du Sénégal, de la Mauritanie et de la Gambie ont participé à une session de renforcement des capacités sur les normes et les règles régissant l’implantation des usines de production de farine et d’huile de poisson (UFHP), a constaté l’APS.
Cette formation, organisée à Saly dans le département de Mbour à l’initiative de Greenpeace Afrique, vise à familiariser les participants avec la législation encadrant l’implantation et l’exploitation des usines de production de farine et d’huile de poisson (UFHP) dans leurs pays respectifs.
L’objectif, selon Greenpeace Afrique, est de fournir à ces participants les outils nécessaires pour poursuivre en justice toute personne physique ou morale, structure ou organisation ne respectant pas la réglementation relative à l’implantation et à l’exploitation des UFHP.
Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne océan à Greenpeace Afrique, a souligné que ces usines sont en forte concurrence avec les femmes transformatrices, les marchés de consommation et menacent les emplois ainsi que la durabilité de la pêche artisanale.
Il a déclaré : « L’exploitation des petits pélagiques dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest a toujours été une source d’emplois, de revenus en devises et de sécurité alimentaire pour les populations africaines ».
« Aujourd’hui, les communautés se plaignent de la rareté du poisson (…) due à l’implantation illégale de ces usines nuisibles pour l’environnement et qui ont un impact sur les moyens de subsistance des populations locales », a ajouté M. Ndiaye.
Abdou Karim Sall, président de la Plateforme des acteurs de la pêche artisanale du Sénégal (Papas), a indiqué que le Sénégal compte 11 usines de production de farine et d’huile de poisson (UFHP).
« Il y a plus de 10 ans, nous avions déjà alerté sur leur présence en partenariat avec Greenpeace », a-t-il déclaré, soulignant que, dans le même temps, « le stock de poissons débarqués s’effondre et que ces usines en sont principalement la cause ».
Selon M. Sall, la migration irrégulière est une « conséquence évidente » de la rareté du poisson dans nos zones maritimes ».
Depuis 2019, dans le cadre du projet appelé Stolen Fish, Greenpeace Afrique soutient les communautés de pêcheurs et les femmes transformatrices dans leur lutte pour mettre fin à l’implantation des UFHP au Sénégal, en Mauritanie et en Gambie.