Selon un rapport conjoint d’Agora Policy, un think tank local, et de la MacArthur Foundation américaine, le Nigeria pourrait faire face à des pertes économiques de 460 milliards de dollars d’ici 2050 en raison du changement climatique. Le secteur agricole serait le plus touché, avec des baisses de rendements pouvant atteindre jusqu’à 50 % et des pertes post-récolte importantes.
Le rapport, intitulé « Changement climatique et développement socio-économique au Nigeria », souligne que le pays, bien que contribuant peu aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, subit déjà les effets néfastes du changement climatique. Les événements climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations et les incendies de forêt entraînent des pénuries d’eau, la désertification, l’érosion côtière et des pertes économiques considérables.
À fin 2020, les pertes économiques liées au changement climatique avaient déjà atteint environ 100 milliards de dollars. Cependant, si des mesures d’adaptation ne sont pas mises en œuvre rapidement, le rapport estime que le Nigeria pourrait perdre entre 6 % et 30 % de son PIB d’ici 2050, soit entre 100 et 460 milliards de dollars.
Le secteur agricole pourrait voir des baisses de rendements allant de 10 % à 25 % en moyenne, et jusqu’à 50 % dans le nord du pays, où l’agriculture dépend fortement des précipitations. De plus, la hausse des températures rendrait le stockage des denrées alimentaires plus difficile, entraînant une augmentation des pertes post-récolte déjà élevées.
Le rapport met en garde contre la baisse prévue de 25 % de la quantité d’eau disponible d’ici 2050, ce qui affecterait l’approvisionnement en eau potable et les secteurs agricoles et industriels. L’élévation attendue du niveau de la mer pourrait entraîner un recul du trait de côte de 100 à 600 mètres, menaçant la disparition d’environ 75 % du Delta du Niger.
Pour faire face à ces défis, le rapport préconise d’investir massivement dans les énergies renouvelables, de promouvoir une agriculture résiliente au changement climatique, de favoriser la transition vers une industrie verte, et d’utiliser les revenus des ressources naturelles pour financer l’adaptation au changement climatique et renforcer les systèmes de réduction des risques de catastrophe.