Un expert commente les avancées de la finance islamique en zone UEMOA

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Abbas Chérif, consultant en finance islamique, a publié un rapport avec Abdul Rahaman Fifen, mettant en lumière l’état de la finance islamique en UEMOA-CEMAC. Il évoque le développement réglementaire, les initiatives publiques et privées favorisant ce marché financier lors d’une interview.

Dans les régions UEMOA-CEMAC, la finance islamique est en pleine émergence, avec des progrès notables du cadre règlementaire. La zone UEMOA compte un marché des capitaux islamiques dynamique, marqué par sept émissions de Sukuk souverains depuis 2014 et environ 24 institutions financières islamiques. Deux pays de l’UEMOA ont légiféré sur la finance islamique, instaurant une Haute Autorité du Waqf au Niger et au Sénégal.

La santé financière des microfinances islamiques de l’UEMOA est impactée par un accès limité au refinancement. Avec environ dix SFD islamiques, leur accès aux ressources de refinancement est restreint, ce qui pourrait les rendre vulnérables à des chocs financiers.

La Banque Islamique de Développement (BIsD) a mis en place des projets pour accorder des lignes de financement supplémentaires aux SFD Islamiques, comme le Projet de Microfinance Islamique du Sénégal (PROMISE) et le PNMP-CI Programme National de Microfinance Islamique de Côte d’Ivoire (PNMP-CI).

Concernant l’évolution des institutions financières islamiques dans les deux régions, on note une croissance des microfinances islamiques par rapport aux banques entièrement islamiques. Les investisseurs locaux montrent plus d’audace dans ces microfinances, en contraste avec les banques, possiblement en raison des niveaux de capital requis et de la complexité financière.

Pour renforcer la finance islamique dans ces régions, Abbas Chérif propose de renforcer le cadre règlementaire existant, notamment en publiant un cadre comptable adapté, en établissant un système de reporting adéquat et en instaurant un cadre fiscal incitatif. Il souligne également la nécessité d’encadrer le dispositif prudentiel des institutions financières islamiques.

En ce qui concerne la mise en place d’un marché islamique des capitaux en CEMAC, Abbas Chérif pointe le manque de maturité du marché et l’absence d’émissions souveraines de Sukuk dans cette région, suggérant la sensibilisation des États sur les avantages de ces émissions pour stimuler ce marché.

Enfin, la digitalisation des services financiers islamiques peine à émerger en raison des coûts élevés des solutions technologiques internationales. Ces régions préfèrent parfois des partenariats avec des FINTECHS offrant des services « mobile money » plus répandus que de développer leurs canaux digitaux.

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