La Côte d’Ivoire est toujours agitée par la polémique suite à un rapport de la Cour des comptes révélant des anomalies budgétaires sérieuses au sein de l’État. Les recettes des timbres fiscaux pour les passeports et les droits de recouvrement des cartes nationales d’identité ont été pointés du doigt, incitant les ministères de l’Intérieur et du Budget à publier un communiqué conjoint pour apporter des éclaircissements. Cependant, ces explications ont été jugées insuffisantes par des figures politiques de l’opposition, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles interrogations.
Lors du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a salué le travail de la Cour des comptes, se réjouissant de son rôle d’évaluation de l’exécutif. Cependant, il a évité habilement de répondre directement au cœur du sujet : la collecte, la destination et l’utilisation des fonds provenant des droits de recouvrement des cartes nationales d’identité et des passeports.
Les ministères de l’Intérieur et du Budget ont précisé qu’un compte spécifique avait été ouvert dans une banque pour ces fonds, sans mentionner les montants en jeu ni le nom de la banque. Ils ont affirmé que ce compte était régulièrement alimenté pour recouvrer la part fiscale revenant à l’État. Cependant, des contradictions émergent, avec des chiffres divergents entre les ministères et la Cour des comptes, notamment concernant le coût réel des passeports.
Une clarification mentionne également une somme de 792 000 francs, expliquée comme représentant uniquement les droits de demande en ligne et les visas d’entrée payés par les arrivants à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny. Ces explications ne satisfont pas Mamadou Koulibaly, figure politique de l’opposition, qui soulève des questions sur le nombre de passagers ayant réellement payé pour leurs visas à l’arrivée à l’aéroport.
Il met également en lumière les divergences entre la SNEDAI, entreprise chargée de la fabrication des cartes d’identité et de la collecte des fonds, dont le président actuel de l’Assemblée nationale est fondateur, et les ministères concernés, accentuant ainsi les zones d’ombre dans cette affaire.