Alioune Badara Thiam, chef du département de droit privé à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a souligné la faiblesse des échanges entre les pays africains, soulignant que c’est un aspect que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est appelée à rectifier.
Lors d’un forum de deux jours sur la ZLECAF à Saint-Louis, Alioune Badara Thiam a déploré la grande disparité par rapport à l’Europe ou à l’Asie, où le niveau des échanges commerciaux est beaucoup plus élevé, atteignant jusqu’à 60 voire 40 %. En comparaison, en Afrique, le niveau des échanges se situe à seulement 13 %, a-t-il expliqué.
Plaidant en faveur d’une « unification des échanges africains », l’universitaire a également mis l’accent sur les enjeux liés à la mise en œuvre de la ZLECAF, qui regroupe près d’1,3 milliard de consommateurs répartis dans 55 États. Il a souligné l’importance que les ambitions définies sur le papier se concrétisent sur le terrain.
Le directeur du commerce extérieur, Ansou Souba Badji, s’est félicité de cette rencontre avec le milieu universitaire, affirmant que cela contribue à la vulgarisation des enjeux de la ZLECAF. Il a réaffirmé la volonté des États d’accélérer les échanges intra-africains et a assuré les universitaires que le ministère en charge du Commerce élaborait une stratégie de mise en œuvre de ce dispositif communautaire, qui serait ensuite diffusée auprès des acteurs économiques.
Ansou Souba Badji a également souligné l’importance de la ZLECAF pour le Sénégal, notant que le pays compte beaucoup sur cette zone de libre-échange pour développer son économie. La ZLECAF, entrée en vigueur en janvier 2021, vise à éliminer progressivement les droits de douane sur 90 % des marchandises et à réduire les obstacles au commerce des services.