Présente au Nigeria depuis près d’un siècle, la société pétrolière Shell cherche à redéfinir sa position stratégique dans le secteur pétrogazier du pays où elle aspire à maintenir un rôle prédominant.
La compagnie anglo-néerlandaise Shell a officialisé ce mardi 16 janvier la vente de ses intérêts pétrogaziers à terre au Nigeria via sa filiale locale, la Shell Petroleum Development Company of Nigeria Limited (SPDC).
C’est le consortium Renaissance, composé de quatre sociétés pétrolières nigérianes – ND Western, Aradel Energy, First E&P et Waltersmith – ainsi que de la société suisse Petrolin, qui acquerra les intérêts pétroliers onshore de Shell pour un montant total de 2,4 milliards de dollars.
Cette somme comprend un paiement initial de 1,3 milliard de dollars à Shell pour l’acquisition de la SPDC. Les acquéreurs s’engagent également à effectuer un paiement supplémentaire d’environ 1,1 milliard de dollars pour couvrir d’éventuelles obligations ou créances existantes de la SPDC à la date de clôture de la transaction.
Shell prévoit de demeurer un acteur majeur du secteur énergétique nigérian, en recentrant ses investissements sur les zones en eaux profondes et les initiatives gazières intégrées. Cette décision fait suite à l’annonce antérieure de Shell de se retirer de la production pétrolière à terre dans le delta du Niger, dans le but de rationaliser son portefeuille en vue d’investissements au Nigeria. Pour Zoë Yujnovich, directrice de la division Integrated Gas and Upstream de Shell, cette opération marque un tournant pour les opérations pétrogazières de Shell au Nigeria.
Il convient de noter que la filiale de Shell, SPDC Limited, opère en tant qu’entité distincte et détient une participation de 30 % dans la coentreprise SPDC, aux côtés de la Nigerian National Petroleum Corporation (55 %), Total Exploration and Production Nigeria Ltd (10 %) et Nigeria Agip Oil Company Ltd (5 %). Cette coentreprise possède un total de 18 concessions pétrolières au Nigeria, tant à terre qu’en eaux peu profondes.
Il est à souligner que Shell n’est pas la première multinationale à se désengager des opérations pétrogazières à terre au Nigeria en raison du vol de pétrole récurrent et de ses conséquences. Des opérations similaires ont été réalisées par la compagnie américaine ExxonMobil, en collaboration avec la société locale Seplat Energy, ainsi que par Equinor avec Chappal Energies.