Sierra Leone : les nouveaux bus font débat

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À Freetown, l’arrivée des nouveaux bus Waka Fine suscite des débats, notamment autour du coût des billets et de la concurrence avec les autres moyens de transport. Les autorités affirment que ces nouveaux véhicules contribueront à désengorger les routes et à offrir un service de qualité aux usagers.

Les travaux de modernisation du réseau de transports en commun, initiés il y a cinq ans en Sierra Leone, ont connu une accélération. La capitale, Freetown, a récemment accueilli 50 bus flambants neufs, les Waka Fine, dans l’objectif de soulager la congestion routière et de fournir un service amélioré aux usagers. Cependant, ces nouveaux véhicules, bien que plus coûteux, ont le privilège d’emprunter les routes principales de 6h à 10h du matin, normalement réservées aux bus publics, motos taxis et tricycles. Cette situation suscite des préoccupations parmi les chauffeurs de bus, de mototaxis et de tricycles, qui dénoncent une concurrence déloyale.

Alpha Rogers, un ancien chauffeur de tricycle, exprime son mécontentement en soulignant que les nouveaux bus perturbent l’activité des chauffeurs en les obligeant à emprunter des routes plus anciennes et endommagées. Il explique : « On les a empêchés d’utiliser la meilleure route pour accéder à la partie centrale de Freetown. Ces chauffeurs sont maintenant obligés d’utiliser les anciennes routes qui sont cabossées. Cela génère plus d’embouteillages, et ça leur coûte de l’argent. »

Une des principales sources de désaccord réside dans le coût des billets des bus Waka Fine, fixé à dix leones, soit le double des tarifs actuels. La société privée Metro Transport, chargée de la gestion de la nouvelle ligne, justifie cette augmentation en mettant en avant un service de qualité, incluant un espace confortable et des prises de recharge pour les portables.

Solomon Sundu, directeur de l’organisation de la société civile Bianquay Foundation, reconnaît l’importance de la modernisation mais critique le manque de communication. Il souligne qu’une réduction des prix aurait dû être envisagée pour rendre le nouveau réseau de bus accessible à tous. Il commente : « Si vous voulez introduire ce réseau de bus, la première chose à laquelle vous devez penser est de réduire le prix pour chaque Sierra Léonais. Si un usager veut faire la moitié du trajet vers le centre-ville, il devrait pouvoir le faire, sans payer le plein tarif. Et notre problème, c’est qu’il n’y a pas eu assez de communication autour de ce projet. Si vous proposez quelque chose qui est bien pour les citoyens, il faut leur expliquer pourquoi c’est bien. »

Les autorités sierra-léonaises mettent en avant la création d’un réseau de transports plus sûr et fiable avec l’introduction des bus Waka Fine. À terme, le nombre de ces bus devrait passer de 50 à 250, en vue de la privatisation future du secteur.

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