Alors que l’Europe peine à renoncer au glyphosate, composant chimique ayant contribué à la prospérité de Monsanto, un agriculteur ivoirien propose une alternative pour inciter les cacaoculteurs à abandonner ce désherbant potentiellement nocif pour la santé. En échange d’un désherbage entièrement naturel de leurs parcelles de cacao, il offre gratuitement l’opportunité à de jeunes apiculteurs de s’installer sur ses terres, dans un contexte où l’accès à la terre est difficile.
Yeo Yaya, propriétaire d’une cacaoyère près de Grand-Bereby, a abandonné l’utilisation du glyphosate en 2020, s’inquiétant des effets néfastes sur sa santé et la fertilité de sa terre. En collaboration avec Cédric Konan, un autre agriculteur membre de l’Union Interrégionale des sociétés coopératives, ils ont adopté une approche de cacaoculture sans glyphosate, privilégiant des répulsifs naturels tels que le jus de cacao fermenté et des plantes repoussant les insectes ravageurs.
Pour résoudre le défi de la main-d’œuvre, Konan recommande aux agriculteurs d’accueillir des apiculteurs sur leurs terres en échange d’une assistance au défrichage. Les ruches installées favorisent la biodiversité, offrent aux apiculteurs une source de revenus en vendant les produits de leurs ruches, tout en contribuant au désherbage manuel des cacaoyers.
Cédric Konan envisage également de développer des unités de biofertilisant à plus grande échelle, notamment à base de coquilles d’escargot, pour renforcer cette approche respectueuse de l’environnement.