Sénégal : les acteurs ouest-africains de la filière lait en conclave à Thiès

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Des organisations d’éleveurs d’Afrique de l’Ouest se sont réunies vendredi à Thiès pour élaborer une stratégie de plaidoyer visant à protéger la filière laitière locale, confrontée à une concurrence jugée « déloyale » des poudres de lait importées.

Le lait produit par les éleveurs ouest-africains est en concurrence avec des poudres de lait dégraissées, puis réengraissées, importées à moindre coût. Les organisations pastorales prévoient de rencontrer les pouvoirs publics et les institutions communautaires pour influencer le processus de révision du Tarif extérieur commun entrepris par la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) afin de rendre leur produit plus compétitif.

Cet atelier fait suite à la première conférence annuelle de la Plateforme d’appui à la promotion de la filière lait local, qui a rassemblé des représentants d’organisations et de gouvernements africains pendant trois jours à Thiès.

Au cours de cette rencontre au Centre forestier de recyclage de Thiès, les organisations pastorales ont mis en place un cadre chargé de mener le plaidoyer. Aliou Samba Bâ, représentant un réseau d’organisations d’éleveurs sénégalaises, a déclaré : « Nous allons, à partir d’ici, mettre en place une stratégie qui nous permettra, d’ici la fin de l’année, de mener beaucoup de campagnes de sensibilisation et de plaidoyer auprès des décideurs et des consommateurs. »

Hindatou Amadou, responsable plaidoyer et genre de l’Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en savane (APESS), a souligné que le tarif extérieur commun (TEC) appliqué par la CEDEAO « ne protège pas la filière lait local ». Elle a noté qu’il est actuellement de l’ordre de 5%, ajoutant que l’organisation régionale ouest-africaine envisage un relèvement du TEC.

Les éleveurs ouest-africains considèrent comme « déloyale » la concurrence des poudres de lait délestées de leur beurre et fromage, réengraissées avec des matières végétales, notamment de l’huile de palme, les rendant « 50% moins chères que le lait local » et disponibles « dans le plus petit hameau ouest-africain », a déploré Hindatou Amadou.

Bien que précisant qu’il n’y a « pas encore de preuve » que ces poudres sont préjudiciables à la santé, elle a souligné qu’une étude de la composition de ces laits réengraissés a montré qu’ils contiennent « beaucoup plus de matière grasse que le lait d’origine animale ».

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