Le projet Simandou en Guinée est enfin lancé après près de trente ans de péripéties. Évalué à 20 milliards de dollars, le projet vise une production annuelle de 60 millions de tonnes de fer, représentant 5% des échanges internationaux. Malgré des délais dus aux négociations financières, les parties prenantes espèrent toujours achever les travaux d’ici la fin de l’année, avec une première production prévue en 2025.
Le gisement de Simandou, détenu par le géant minier anglo-australien Rio Tinto depuis 1997, est désormais partagé entre Rio Tinto Simfer et Chinalco d’une part, et Baowu et le consortium sino-guinéo-singapourien Winning d’autre part. Le projet implique également la construction d’une ligne de chemin de fer de 600 km et d’un port.
Selon le gouverneur de la Banque Centrale Guinéenne, Karamo Kaba, le processus s’est accéléré depuis 2022, notamment avec la prise de pouvoir du général Mamadi Doumbouya. Les travaux progressent malgré les défis, avec près de la moitié des infrastructures déjà réalisées. La qualité exceptionnelle du minerai, comparée à du « caviar », est un point fort du projet.
Cependant, des préoccupations environnementales subsistent, avec la société civile réclamant la publication et la mise à jour des études d’impact. Les autorités guinéennes anticipent des retombées significatives, avec un apport estimé à 2 milliards de dollars par an dans le budget de l’État à partir de 2040.