Les producteurs de mangues de la région des Niayes, dans l’ouest, font face à des difficultés liées à la baisse des prix et à la rareté de l’eau, deux problèmes cruciaux dans cette zone de production horticole importante.
Modou Thiam, trésorier général d’une coopérative de producteurs de mangues des Niayes, exprime sa préoccupation quant au niveau des prix de la mangue. Il souligne que les prix fixés par l’État ne sont souvent pas respectés par la clientèle, les contraignant à vendre leurs mangues à des prix inférieurs, parfois même en deçà des coûts de production.Pour remédier à cette situation, Modou Thiam propose une meilleure organisation des producteurs à travers des coopératives solides, agissant comme des intermédiaires entre les producteurs et les clients. Il est convaincu que c’est la seule solution pour contrer la chute des prix et assurer une commercialisation équitable.L’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), une institution dédiée à la réflexion sur les politiques agricoles et rurales au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, souligne dans un document que la mévente des récoltes de mangues peut avoir des répercussions néfastes sur les conditions de vie des ménages dépendant de cette activité dans les principales zones de production.L’IPAR suggère également que l’État devrait mettre en place un « fonds de commercialisation » pour soutenir les producteurs de mangues, les aidant ainsi à écouler rapidement leurs récoltes de ce fruit périssable.Parallèlement, les horticulteurs des Niayes font également part de leurs préoccupations concernant le manque d’eau, une ressource essentielle pour l’entretien de leurs plantations. Ils appellent l’État à intervenir pour garantir un approvisionnement adéquat en eau, particulièrement important pour la maturation des fruits et la prévention des attaques de la mouche des fruits pendant la période propice à l’hivernage.Les Niayes, en tant que principale zone de production horticole du pays, concentrent plus de 60 % de la production horticole totale et 80 % des exportations de fruits et légumes, selon l’IPAR. Cependant, la rareté de l’eau et les défis liés à la commercialisation mettent en péril cette activité vitale pour l’économie locale.