Trois mois après le lancement de la campagne de commercialisation de l’arachide, les acteurs dressent un bilan mitigé des opérations de collecte des graines. Alors que les organisations professionnelles agricoles dénoncent les taux d’abattements jugés excessifs par les huiliers, les Opérateurs privés stockeurs (Ops) réclament à la Sonacos le règlement des bons impayés.
La campagne officielle de commercialisation de l’arachide a débuté le 1er décembre 2023 et, après trois mois, le déroulement des opérations de collecte dans le circuit officiel semble être en demi-teinte. Le porte-parole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), Sidy Ba, décrit une campagne morose avec une quantité d’arachide presque épuisée. Il souligne que la Copeol à Kaolack est la seule unité fonctionnelle qui paie régulièrement.
Les organisations professionnelles agricoles, comme le Cncr, dénoncent les taux d’abattements jugés excessifs par les huiliers, estimant que cela entrave les efforts des producteurs. Sidy Ba souligne également que la marge bénéficiaire est insignifiante, décourageant les producteurs et opérateurs. Il déplore le manque de présence des Chinois sur le marché cette année, les considérant plus avantageux que les huiliers.
Par ailleurs, la question des bons impayés a été soulevée par les Opérateurs privés stockeurs (Ops) de la zone sud, qui réclament 2 milliards de francs CFA de factures impayées à la Sonacos. Ces impayés pourraient compromettre l’approvisionnement en semences pour la prochaine campagne agricole, selon le Cncr.
En revanche, les exportateurs de graines, aux côtés des semenciers, se montrent optimistes quant à la campagne de commercialisation de l’arachide, soulignant qu’ils sont pratiquement les seuls acteurs actifs sur le terrain cette année. Habib Thiam, président du collectif des producteurs et exportateurs de graines (Copega), est confiant dans le potentiel exceptionnel de cette campagne et espère que les exportations se poursuivront jusqu’à juin ou juillet.