La récente flambée des prix du cacao depuis le début de l’année suscite des espoirs d’amélioration des revenus pour les planteurs dans plusieurs pays fournisseurs. En Côte d’Ivoire, les attentes sont grandes pour que cette tendance se traduise positivement pour les producteurs locaux.
La Plateforme ivoirienne pour un cacao durable (PICD) a appelé le 18 mars à une révision du mécanisme de fixation des prix afin que les planteurs puissent bénéficier de la récente hausse des cours internationaux de la fève de cacao.
Alors que les prix du cacao ont quasiment triplé au cours de cette année, atteignant des niveaux records de 8 000 $ la tonne et de 6 000 livres respectivement à New York et à Londres, la PICD estime que le système actuel géré par le Conseil du Café-Cacao (CCC) ne permet pas aux cacaoculteurs de profiter de cette manne financière.
Dans le principal pays producteur de l’UEMOA, le CCC vend chaque année 80 % de la récolte à l’avance, en se basant sur les cours du moment pour fixer les prix du cacao en début de chaque campagne principale (en octobre) et intermédiaire (en avril). Actuellement, le prix de 1 000 Fcfa/kg pour la petite récolte est resté inchangé depuis le début de la saison principale en octobre dernier.
« Dans de nombreux pays, les producteurs de cacao bénéficient directement des prix du marché mondial. Il est difficile de comprendre pourquoi les producteurs de cacao [ivoiriens] n’en bénéficient pas », a déclaré la PICD à Reuters.
Bien que ce tarif officiel soit déjà inférieur à celui pratiqué au Cameroun (3 000-4 000 Fcfa/kg), l’ONG souligne que la récente mise en garde du CCC à l’encontre des exportateurs dépassant ce montant pour la livraison de fèves dans leurs installations pourrait entraîner une suppression des primes perçues par les producteurs, affaiblissant ainsi davantage leurs revenus.
Cependant, bien que la PICD soulève des préoccupations légitimes concernant les faibles rémunérations des planteurs, une refonte totale du système ne devrait pas occulter les avantages du modèle de commercialisation du cacao en Côte d’Ivoire. Ce mécanisme garantit aux producteurs au moins 50 % du prix CAF en cas de chute des cours mondiaux, offrant ainsi une protection contre la volatilité des prix, un avantage que ne possèdent pas les systèmes de libéralisation au Cameroun et au Nigeria, où les prix sont directement liés aux cotations mondiales.