Un an après leur rencontre à Séoul, où ils ont discuté de coopération, Ali Bongo et Yoon Suk-yeol ont signé un mémorandum d’entente (MoU) entre le Gabon et la Corée du Sud. Le président gabonais est également invité au Sommet Corée du Sud-Afrique prévu en 2024, lors duquel des questions de partenariat seront abordées dans divers domaines.
Ce MoU scelle un projet de développement et de professionnalisation du secteur agricole gabonais. Les documents ont été signés à Libreville par Rolexin Adamas Ngangori, directeur général de l’Agence gabonaise du développement agricole, et Si Woo Chung, secrétaire général de l’Association de développement économique Afrique-Corée (AKEDA).
D’une durée de cinq ans, ce projet prévoit l’implantation d’usines de fabrication d’engins agricoles dans le pays, dans le but de mettre en œuvre la stratégie de mécanisation agricole en intégrant et diffusant de nouvelles technologies. Il vise également à développer des partenariats stratégiques avec divers acteurs logistiques.
Avec ses cinq millions d’hectares de terres cultivables, le Gabon dispose d’un potentiel pour répondre aux besoins de sa population tout en contribuant à la sécurité alimentaire régionale et en devenant un acteur majeur sur le marché international des filières agro-industrielles tropicales. Cependant, sa production agricole ne couvre actuellement que 43% de ces besoins, ce qui le rend dépendant des importations pour combler son déficit alimentaire.
Selon l’Agence gabonaise du développement agricole (ADAG), cela s’explique par un faible niveau de mécanisation agricole, une faible utilisation d’intrants tels que les engrais, les semences améliorées et les produits de traitement, ainsi qu’une faible surface cultivée, estimée en moyenne à 0,36 hectare par exploitation. Les autorités gabonaises estiment que la mécanisation et l’introduction de nouvelles technologies pourraient améliorer la productivité agricole.
Comme de nombreux autres pays africains, le Gabon aspire à faire de l’agriculture un facteur clé de diversification économique, de création de PME et d’emplois. La signature de ce MoU vise également à développer la chaîne de valeur du manioc, ainsi que l’aquaculture et les engrais au Gabon. Bien que le coût du projet n’ait pas été dévoilé, le ministère de l’Agriculture affirme que l’AKEDA s’est engagée à lancer des études pédologiques dans les trois prochains mois, en vue du démarrage du projet en 2024.