Selon le calendrier établi par le ministère camerounais des Finances, toutes les entreprises et institutions relevant du portefeuille de l’État seront placées sous contrat de performance d’ici la fin de l’année 2024.
Dans le but d’améliorer la performance de ses entreprises publiques et de réduire les subventions qui leur sont accordées, le Cameroun s’est engagé à conclure des contrats de performance avec quatre d’entre elles dès novembre 2023, dans le cadre d’un programme économique et financier en partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI). Cette première phase concernera la compagnie aérienne Camair-Co, l’opérateur de télécommunications Camtel, le Port de Douala-Bonabéri et la Cotonnière Industrielle du Cameroun (CICAM).
Des études diagnostiques sont déjà en cours en vue d’une deuxième phase qui inclura des entreprises telles que la SODECOTON, la Compagnie camerounaise d’aluminium (ALUCAM), le fournisseur d’eau potable Camwater, l’Agence de régulation des télécommunications et la Banque des collectivités territoriales décentralisées (FEICOM).
« Ces contrats de performance devront préciser les obligations de service public, les coûts unitaires (en tant que base de versement des subventions) et les indicateurs mesurables liés au volume de production et à la qualité du service », indique l’institution de Bretton Woods. Selon elle, les entités publiques camerounaises, en plus de produire des résultats médiocres, pèsent lourdement sur la trésorerie de l’État en raison des importantes subventions qu’elles reçoivent régulièrement.
Cette situation a été confirmée par le ministère des Finances dans une circulaire datée du 6 juillet 2022 : « Dans le cadre de la réforme des entreprises et institutions publiques menée par le gouvernement depuis 2017, il a été constaté leur faible performance dans l’accomplissement de leurs missions statutaires et dans la génération de bénéfices, ainsi que leur impact financier considérable sur les finances publiques à travers des opérations de renflouement de trésorerie, de subventions ou de recapitalisation par l’État, et les risques budgétaires pour l’État liés à leur passif global et à leurs engagements financiers importants ».
Dans un tel contexte, souligne le FMI, des contrats de performance rigoureusement suivis constituent la solution pour que les sociétés d’État deviennent efficaces et rentables. Il convient cependant de noter qu’en 2021, la rentabilité des entreprises publiques camerounaises était positive.
« En effet, le taux de rentabilité financière s’élève à +15,5%, soit une augmentation de 20,6 points par rapport à 2020. Depuis l’exercice 2018, cette rentabilité est affectée par la situation structurellement déficitaire de ces entreprises », révèle un document annexé à la Loi de finances 2023.