Ecobank, cotée à la fois à Lagos et à Abidjan, affiche des performances divergentes, suscitant un vif intérêt des investisseurs au Nigeria. Au cours des 12 derniers mois, l’action d’Ecobank à Lagos a enregistré une hausse remarquable de 47,3%, tandis qu’à la BRVM (Bourse régionale des valeurs mobilières) en 2023, elle a subi une baisse de 5,2%. Des recommandations positives d’analystes financiers expliquent en grande partie cet engouement des investisseurs au Nigeria.
Sur la BRVM, en 2022, l’action d’Ecobank avait enregistré une croissance de 5,6%, mais depuis le début de 2023, elle a connu une légère régression de 5,2%. À Lagos, en revanche, l’action a affiché une plus-value de 47,3% au cours des 12 derniers mois, avec notamment un gain significatif de 17,7% au cours des sept derniers jours.
Il est à noter que la société est très active sur la BRVM, avec un volume moyen de 356 000 titres échangés quotidiennement. Les investisseurs des deux marchés ont accès aux mêmes informations concernant les performances financières d’Ecobank, qui sont publiées simultanément. Cependant, certains observateurs notent que la croissance annuelle moyenne des bénéfices du groupe, à 13,8%, est légèrement inférieure à la moyenne de 16,4% du secteur bancaire au Nigeria. De plus, Ecobank opère dans des pays tels que le Niger, le Zimbabwe, le Kenya, le Nigeria et le Ghana, qui font face à des dévaluations monétaires ou à des dépréciations d’actifs.
Une hypothèse plausible est que les investisseurs au Nigeria accordent une attention particulière au potentiel de croissance de la valeur de l’action. Ils surveillent notamment la capacité d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) à maintenir ses revenus, en raison d’un portefeuille de crédits majoritairement en zone franc CFA (représentant 53,7% selon les données de juillet 2023), où la monnaie est relativement stable, ainsi qu’en dollar américain. Le ratio cours/bénéfice d’Ecobank au Nigeria est de 1,6x, ce qui est bien inférieur à la moyenne de 5,2% pour d’autres banques similaires, laissant ainsi une marge de progression.
La société d’analyse Cardinal Stone recommande également à ses investisseurs de conserver l’action dans leurs portefeuilles. Ses analystes prévoient un rendement en dividendes de 6,4% en 2023, par rapport à 5,6% en 2022, ainsi qu’une hausse du cours de l’action en 2023, soutenue par une augmentation du produit d’exploitation bancaire.
En théorie, la plateforme de mutualisation des transactions sur les marchés boursiers africains devrait permettre aux investisseurs de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) de bénéficier de cette potentielle croissance à la Bourse de Lagos. Cependant, le rapatriement des gains reste un défi en raison de la stricte régulation des réserves de change au Nigeria.
