Suite à la réduction drastique du budget de l’État nigérien, annoncée le 8 octobre, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) lance un « Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie ». Dans un communiqué, le régime militaire au pouvoir depuis le coup d’État de juillet dernier explique sa volonté de mettre en place diverses formes de prélèvements, impliquant divers secteurs, pour mobiliser des ressources.
Selon le communiqué, ce fonds de solidarité serait financé par des prélèvements sur les hydrocarbures et les redevances des opérateurs de télécommunications titulaires de licence dans le pays. Bien que les détails de la mise en œuvre ne soient pas encore disponibles, il est clair que le CNSP cherche à obtenir des financements.
Pour alimenter ce fonds, un prélèvement de 10 francs CFA (environ 1 centime d’euro) serait appliqué sur chaque billet de transport terrestre, tels que les péages, par exemple. Les entreprises, les ONG et les programmes de développement seront également mis à contribution.
Un président d’une ONG a qualifié ces mesures de « geste patriotique significatif », bien qu’il ait souligné que la suspension des financements occidentaux a laissé les caisses de son organisation vides, rendant difficile l’idée de contribuer.
Un intervenant nigérien souligne le manque de réalisme de ces prélèvements, citant les faibles recettes des péages routiers, qui s’élèvent à environ 10 milliards de francs CFA par an (environ 15 millions d’euros), insuffisantes pour soutenir le budget. La taxe de 1 000 francs sur les billets d’avion, avec un trafic aérien limité, pose également des défis quant à sa capacité à générer des revenus suffisants.
Le CNSP a également lancé un appel à l’aide auprès de la diaspora nigérienne. Récemment, les ressortissants nigériens vivant au Togo ont fait un don de 100 millions de francs CFA (environ 150 000 euros) au Conseil national actuellement au pouvoir, et une autre donation de 10 millions de francs a été reçue de la diaspora nigérienne à Dubaï.
