Le Nigeria présente actuellement le plus bas ratio de recettes fiscales par rapport au PIB en Afrique subsaharienne, ce qui le contraint à s’endetter pour financer ses projets de développement. Selon les données gouvernementales, la dette publique du pays atteignait plus de 113 milliards de dollars au premier semestre 2023.
Le budget 2024 du Nigeria prévoit d’allouer plus de 11 milliards de dollars, soit plus de 8 000 milliards de nairas, pour les dépenses liées au service de la dette. Ces informations ont été divulguées par le ministère du Budget dans un communiqué publié le 17 octobre.
Au premier semestre 2023, le stock total de la dette publique du Nigeria a atteint 113,42 milliards de dollars, enregistrant ainsi une hausse de 10 % par rapport aux 103,11 milliards de dollars de l’année 2022, selon les données de l’Office de gestion de la dette (DMO). Cette augmentation s’explique en partie par les avances de 29,3 milliards de dollars accordées par la Banque centrale au gouvernement.
Au cours des dernières années, le gouvernement nigérian a contracté divers emprunts pour combler les déficits budgétaires et financer des projets. Néanmoins, le DMO estime que les efforts actuels du gouvernement visant à augmenter les revenus issus des sources pétrolières et non pétrolières contribueront à garantir la viabilité de la dette.
Depuis sa prise de fonction fin mai 2023, le président nigérian Bola Tinubu s’est fortement engagé à revitaliser l’économie nationale. Cela a entraîné la mise en place de mesures audacieuses, notamment la suppression de la subvention sur l’essence, qui a eu un impact significatif sur le coût de la vie des ménages. Cependant, la Banque mondiale estime que le pays pourrait économiser 15 milliards de dollars d’ici 2025 grâce à la suppression de ces subventions, dont 2,8 milliards de dollars pour cette année seulement.
Il est important de noter que les dépenses totales prévues par le gouvernement nigérian dans le cadre du budget 2024 s’élèvent à 34 milliards de dollars. Pour les financer, le pays, en tant que producteur de pétrole, mise en partie sur une production de pétrole brut de 1,78 million de barils par jour.