L’Inde occupe une part significative, soit 40 %, du commerce mondial du riz, élargissant son réseau d’exportation vers plus de 150 pays. Depuis septembre 2022, le pays a mis en place des restrictions sur diverses catégories de riz destinées au marché international.
Le 30 novembre dernier, le gouvernement indien a annoncé l’octroi de permis d’exportation de 650 000 tonnes de riz brisé à destination de trois pays africains. Le Sénégal recevra la majorité de ces exportations, soit 500 000 tonnes, tandis que le Mali et la Gambie obtiendront respectivement des cargaisons de 100 000 tonnes et 50 000 tonnes.
La livraison de ces volumes se fera dans les six prochains mois par le biais de la National Cooperative Exports Limited. Cette initiative en faveur des pays africains constitue la dernière dérogation en date, succédant à l’autorisation en octobre dernier d’exporter du riz blanc non-basmati vers la Guinée, la Côte d’Ivoire, les Seychelles et le Cameroun.
Il convient de noter que l’Inde a actuellement restreint les exportations de riz brisé et de riz blanc non-basmati. De plus, une taxe de 20 % est appliquée sur les expéditions de riz étuvé, et un prix plancher de 950 $ est imposé pour chaque tonne de riz basmati vendue à l’étranger.
Selon la Rice Exporters Association (TREA), ces restrictions, en vigueur depuis un an, pourraient persister jusqu’aux prochaines élections législatives prévues entre avril et mai prochains. Ces perspectives pourraient maintenir la hausse des prix mondiaux du riz, suscitant des inquiétudes dans plusieurs régions du monde qui dépendent du riz indien, notamment en Afrique.
Selon les données de la plateforme TradeMap compilées par l’Agence Ecofin, la région a dépensé en 2022 un montant de 3,9 milliards de dollars pour importer 11 millions de tonnes de riz blanchi en provenance de l’Inde. Ce volume représente près de 70 % des achats totaux du continent, qui dépassent annuellement les 16 millions de tonnes, et équivaut à 27 % de sa consommation totale de riz, estimée à 40 millions de tonnes.