Dans un contexte de tensions exacerbées par des restrictions d’accès à Internet, l’opérateur de télévision payante Canal+ a retiré plusieurs médias de ses offres audiovisuelles en Guinée. Selon les premières informations disponibles, cette suspension découle d’une demande émanant du régulateur des médias.
À cet effet, Canal+ a retiré les médias Espace FM, Espace TV, Evasion FM et Evasion TV de ses bouquets de télévision payante en Guinée. Selon l’Agence France-Presse (AFP), cette action de l’opérateur fait suite à une demande émanant de la Haute Autorité de la Communication (HAC) de Guinée, qui a ordonné, le 9 décembre, la suspension de ces médias de l’offre de l’entreprise française.
La justification avancée, similaire à celle invoquée lors de la suspension de Djoma TV et Djoma Radio des bouquets de Canal+ le 6 décembre, est liée à des préoccupations de « sécurité nationale ». Cette démarche suscite des protestations de la part de nombreux médias, qui la perçoivent comme une tentative des autorités de censurer les médias locaux.
Les récentes semaines ont été marquées par des restrictions d’accès aux réseaux sociaux et des difficultés à accéder à certains médias en ligne en Guinée. Les associations locales œuvrant pour la défense des libertés de la presse ont été très actives dans leurs manifestations en réponse à ces développements.
Après avoir affiché un front commun pendant plusieurs jours, les médias locaux semblent aujourd’hui divisés quant à la conduite à adopter. Le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) a appelé, via un communiqué sur les réseaux sociaux, à une « journée sans presse » le 11 décembre. D’autres associations ont quant à elles plaidé en faveur du démarrage « immédiat » de négociations avec les autorités afin de « favoriser le dialogue ».