Depuis février 2021, la Côte d’Ivoire s’était abstenue d’émettre des eurobonds sur le marché international de la dette en raison des conditions difficiles, notamment la hausse des taux. Cependant, le président Alassane Ouattara a récemment annoncé que le pays fera son retour sur le marché des capitaux avec l’émission d’un eurobond la semaine prochaine, marquant ainsi le début de l’année 2024 pour les émissions africaines.
Cette annonce survient dans un contexte économique mondial particulier, marqué par des défis financiers après la crise de la Covid-19 et la situation en Ukraine, ayant entraîné une période de pénurie de financement. Pour la Côte d’Ivoire, cette émission s’inscrit dans le cadre des réformes structurelles entreprises suite à un accord de 3,5 milliards de dollars signé avec le FMI en 2023. Cet accord renforce la confiance des investisseurs quant à la capacité du pays à respecter ses engagements.
Bien que les détails spécifiques de l’eurobond n’aient pas été divulgués, le président Ouattara a précisé que les rumeurs selon lesquelles l’opération serait adossée aux revenus futurs provenant des récentes découvertes de gisements de gaz et de pétrole étaient infondées. Il a souligné que ces eurobonds ne seraient ni basés ni garantis par ces ressources.
Il convient de rappeler que la Côte d’Ivoire présente un risque modéré de surendettement selon le FMI, avec un taux d’endettement de 56,9% en 2022. Noté BB- avec des perspectives stables par les agences de notation Fitch Ratings et S&P, le pays avait émis un eurobond de 1 milliard d’euros en 2020, qui avait été sursouscrit plus de 5 fois, avec un taux record de 5% et une échéance de 11 ans.
Avec cette émission à venir, la Côte d’Ivoire deviendra le premier pays d’Afrique à émettre un eurobond en 2024, potentiellement ouvrant la voie à d’autres nations d’Afrique subsaharienne qui n’ont pas participé à ce marché depuis 2022.
