Sénégal : Le déficit budgétaire 2023 revu à la baisse à 917,5 milliards FCFA, soit 4,9 %

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Le 16 janvier 2024, le ministre des Finances et du Budget a présidé la cérémonie de lancement du budget 2024, au cours de laquelle Mamadou Moustapha Ba a dressé le bilan de l’année 2023. Selon lui, cette année a été marquée par des événements impactant significativement les grandes orientations budgétaires définies dans la loi de finances initiale.

M. Ba a souligné que la gestion budgétaire de 2023 s’est déroulée dans un contexte international marqué par des incertitudes, notamment dues aux tensions géopolitiques liées à la guerre russo-ukrainienne et à la crise israélo-palestinienne. Ces facteurs ont entraîné une contraction des échanges de marchandises, avec une prévision de hausse de seulement 0,8%, selon l’Organisation mondiale du commerce, comparée à environ 5% l’année précédente.

Parallèlement, les conditions de mobilisation des crédits ont été resserrées en raison d’une politique monétaire contra-cyclique, affectant la croissance mondiale qui devrait s’établir à 3% en 2023, contre 3,5% en 2022. Ces développements ont eu des répercussions sur la conjoncture sous-régionale déjà préoccupée par une situation sécuritaire instable. L’activité de l’Union économique et monétaire serait de 5,2% en 2023, comparée à 5,6% en 2022, avec une inflation projetée à 3,7%, contre 7,4% en 2022.

Sur le plan interne, le report du démarrage de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, ainsi que les tensions socio-politiques internes, ont contribué à la révision à la baisse de la croissance de 2023, estimée à 4,1%, contre une prévision initiale de 10,1%. Le taux d’inflation annuel moyen pour 2023 serait de +5,9%, contre 9,7% en 2022, reflétant un repli de 3,8 points.

Le ministre a précisé que le déficit budgétaire, initialement fixé à 1045 milliards FCFA, soit 5,5% dans la loi de finances initiale, a été réduit à 917,5 milliards FCFA, soit 4,9%, dans le cadre de la consolidation budgétaire visant à ramener le déficit à 3% du PIB en 2025. Cette réduction a nécessité des ajustements au niveau des dépenses, en cours de gestion.

Mamadou Moustapha Ba a conclu en soulignant que l’économie sénégalaise amorçait une trajectoire de reprise après trois années de démonstration d’une grande résilience, portée par la bonne tenue des finances publiques. Avec un taux d’exécution des dépenses budgétaires de 94%, soutenu par une mobilisation satisfaisante des ressources internes et externes, les projets de développement du Plan d’Actions prioritaires II ajusté et accéléré (PAP2A) ont atteint des niveaux de réalisation appréciables.

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