La Banque centrale du Nigéria (CBN) a identifié le transfert de fonds par les multinationales pétrolières vers des comptes offshore ou à l’étranger sans contrôle de l’État comme un défi pour le marché des changes du pays. Dans ce contexte, la CBN a émis une directive le 14 février à l’attention des compagnies pétrolières internationales (IOC) opérant dans le pays, instaurant une nouvelle approche pour les transferts de leurs revenus pétroliers vers des comptes étrangers.
Selon le document de la CBN, il a été observé que les compagnies pétrolières internationales transfèrent les produits des exportations de pétrole brut à l’étranger pour financer les comptes de leurs maisons mères, impactant ainsi la liquidité du marché intérieur des changes.
Pour remédier à cette situation, la CBN a imposé une régulation des transferts de fonds à l’étranger pour les multinationales, basée sur deux principes. Le premier autorise les banques à regrouper 50 % des liquidités issues des exportations de pétrole pour le compte des multinationales dans un fonds commun. La moitié de cette liquidité est immédiatement transférable, tandis que l’autre moitié doit être conservée pendant une période de trois mois, obligeant les multinationales à attendre 90 jours avant de pouvoir transférer le reste de leurs recettes d’exportation à l’étranger.
La directive de la CBN stipule également que ces transactions doivent respecter des conditions spécifiques, notamment une approbation préalable pour le transfert des fonds dans le cadre d’une entente de mise en commun des liquidités, en accord avec les entités mères des multinationales et en conformité avec les dispositions réglementaires du Nigéria.
Cette mesure reflète l’engagement de la CBN en faveur de la stabilité et de la transparence sur le marché des changes nigérian, tout en assurant une gestion efficace des fonds offshore par les IOC. Elle vise à équilibrer la facilitation des transactions internationales et la préservation de la liquidité du marché des changes national. Cette initiative s’inscrit dans les efforts du Nigéria pour stabiliser sa monnaie nationale, le naira, face à des défis potentiels liés à la disponibilité limitée de dollars, selon des estimations de Fitch Ratings formulées en octobre 2023.