La récolte de cacao en Côte d’Ivoire est prévue cette saison à son niveau le plus bas depuis cinq ans. Cette perspective, chez le premier fournisseur mondial de cacao, a des répercussions importantes sur l’appareil de commercialisation et sur les marchés mondiaux.
La campagne cacaoyère 2023/2024 continue d’alimenter l’inquiétude en Côte d’Ivoire. Selon les dernières estimations des exportateurs, les arrivées de fèves à Abidjan et San Pedro s’élèveraient à environ 1,2 million de tonnes entre le début de la saison le 1er octobre dernier et le 10 mars.
Ce chiffre traduit une baisse record de 500 000 tonnes par rapport à l’année précédente pour les débarquements au niveau de ces principaux points d’exportation. Cette diminution est la dernière manifestation en date de la mauvaise situation de la chaîne de commercialisation extérieure, affectée par la réduction de l’offre attendue à 1,8 million de tonnes cette saison, contre 2,3 millions de tonnes un an plus tôt, en raison des problèmes climatiques, du Swollen Shoot et du vieillissement des plantations de cacaoyers.
Dans un contexte où l’approvisionnement est limité, le Conseil du Café-Cacao a signalé que certains exportateurs ont récemment recours à des paiements excessifs de cacao à l’entrée de leurs usines pour garantir leurs volumes, tandis que des coopératives et d’autres acheteurs retiennent leurs stocks pour tirer profit de la hausse des cours mondiaux.
Face à cette situation, le régulateur a déjà émis un communiqué le 12 mars, mettant en garde contre ces pratiques interdites sur le marché, menaçant les contrevenants d’une amende correspondant à 10 % de la valeur du produit concerné et du retrait de l’agrément d’exportateur en cas de récidive.
À noter que la petite traite de cacao débutera en avril prochain, avec un tarif garanti de 1 000 Fcfa par kilogramme de fèves acquis auprès des producteurs.