La décision de BOA CI de distribuer un dividende généreux et historique doit être accompagnée d’ajustements pour résoudre des problèmes émergents, tels que le coût du risque et la rentabilité des activités autres que le crédit.
En 2023, le coût du risque de la filiale ivoirienne du groupe bancaire marocain Bank of Africa (BOA CI) a atteint 4,8 milliards FCFA (8,2 millions de dollars), représentant une petite fraction de l’encours total des crédits de 453,5 milliards FCFA à la fin de l’année. Cependant, cette valeur a augmenté de 76,25% par rapport à 2022, marquant le pic le plus élevé depuis 2020, bien que les raisons de cette hausse ne soient pas clairement exposées dans les communications financières de BOA CI.
L’Agence Ecofin a remarqué une dynamique particulièrement marquée au quatrième trimestre, avec une augmentation du coût du risque après une diminution au premier semestre et une hausse au troisième trimestre. En outre, la banque a subi des pertes nettes de 4,3 milliards FCFA sur son portefeuille de négociations, en contraste avec un résultat positif l’année précédente. La croissance de l’encours des crédits a également ralenti en 2023, passant à 18,11% contre 28,3% en 2022.
Malgré ces défis, BOA CI a réalisé un premier semestre solide en 2023, le meilleur depuis 2014, avec un bénéfice net de 26 milliards FCFA, le plus élevé en dix ans, affichant une croissance de 30%. La distribution d’un dividende de 684 FCFA par action est une nouvelle positive pour les investisseurs, reflétant un rendement de 9,4%, le deuxième plus important sur la BRVM. Cependant, le ratio cours/bénéfice de BOA CI (6,9x) étant légèrement supérieur à la moyenne du secteur (6,5x), la prudence est de mise. Les résultats du premier trimestre 2024 seront cruciaux pour évaluer la tendance future.