Le trafic de cacao en provenance de Côte d’Ivoire vers le Libéria et la Guinée a connu une hausse significative, stimulée par l’augmentation des prix du cacao sur les marchés de Londres et de New York. Selon Ousmane Attai, consultant indépendant et auteur d’une enquête récente, le prix garanti pour les producteurs ivoiriens est actuellement de 1 500 FCFA par kilogramme, mais les contrebandiers offrent entre 100 et 200 FCFA de plus par kilogramme pour acquérir la marchandise. Cette dernière est ensuite revendue jusqu’à 3 000 FCFA le kilogramme en Guinée et au Libéria.
Les sources de terrain évaluent le volume du cacao trafiqué entre 70 000 et 100 000 tonnes. Environ un tiers de ce stock est transporté au Libéria, principalement via des pirogues sur le fleuve Cavally, qui marque la frontière naturelle entre les deux pays. Chaque voyage peut transporter jusqu’à 500 kg de cacao. Les deux tiers restants prennent la direction de la Guinée, transportés par camions via des routes terrestres.
Ce phénomène de contrebande s’intensifie alors que la production de cacao en Côte d’Ivoire est en baisse, prévue à 1,8 million de tonnes pour la saison 2023/2024, contre 2,3 millions l’année précédente. Cette situation soulève des défis significatifs pour l’économie régionale et les efforts de régulation du marché du cacao.